Avec une politique énergétique française qui exige des résultats en matière d’émission de gaz à effet de serre, l’industrie nucléaire apparaît comme la seule solution crédible dans l’immédiat. D’ailleurs, cette analyse semble de plus en plus partagée par nos partenaires, comme l’illustre le rapide panorama du nucléaire dressé par l’AIEA. Cette technologie est l’incarnation du progrès scientifique mais aussi de l’excellence française, mais le secteur est plus que jamais concurentiel…
La France peut-elle incarner l’excellence environnementale en 2015 ?
Malgré les engagements du Grenelle de l’Environnement, la crise économique de la fin des années 2000 a détourné l’attention des pouvoirs publics sur la situation des finances publiques. Seulement la France est dans une position particulière, en effet, c’est elle qui organisera en 2015 la conférence mondiale sur le climat et à ce titre elle a l’ambition d’incarner la nation de « l’excellence environnementale ». Au-delà des mots, les chiffres publiés par le Ministère de l’écologie en février 2014 indiquent que « les efforts en matière d’éolien et de photovoltaïque sont à la baisse depuis 2009/2010 ».
Pour tenir ses engagements, la France peut tout de même compter sur un parc nucléaire performant. La volonté de lutter contre le phénomène du réchauffement climatique impose de réduire les émissions de gaz à effet de serre, or un rapport du CGEDD en 2013, montrait que « la France respecte formellement ses engagements au titre du protocole de Kyoto, mais il s’agit d’un résultat en trompe l’œil : l’empreinte carbone par habitant des Français a augmenté de 15 % en 20 ans si on prend en compte le solde des échanges extérieurs de GES». Face à cette double réalité (recul des énergies renouvelables, et augmentation de l’empreinte carbone), l’industrie nucléaire reste la seule alternative…
Le nucléaire aujourd’hui et demain
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) précise que« la construction de réacteurs nucléaires est à son plus haut niveau depuis 25 ans ». Les pays émergents ont conscience du potentiel du nucléaire civil pour assoir leur développement économique, la Chine et la Russie sont à l’origine de plus de 50% des 72 réacteurs en constructions actuellement. Sur le parc existant, les USA sont les premiers utilisateurs de l’énergie atomique tandis que la France arrive en seconde position. Pour avoir un meilleur aperçu du marché du nucléaire et de ses évolutions contemporaines, l’AIEA vient d’éditer en ligne une carte interactive des installations nucléaires dans le monde.
Avec cette carte, on pourrait également croiser celle des ressources d’uranium. Malgré des tensions au sein de certains pays producteurs comme le Niger, ou le Kazakhstan premier producteur mondial et partenaire stratégique de la France bénéficie d’une stabilité politique depuis de nombreuses années. Cependant cette donnée n’est pas centrale car la quatrième génération pourrait se révéler bien plus économes, on pense notamment à la « start-up Transatomic Power qui est parvenue à développer un réacteur nucléaire à sels fondus, pouvant être alimenté uniquement par les déchets nucléaires des autres centrales »…