Alors que les arbitrages sur la politique énergétique française sont toujours en discussions au Ministère de l’Environnement, le chantier du nucléaire finlandais nous en dit plus sur les capacités de l’EPR. Les essais lancés la semaine dernière par « l’équipe de France du nucléaire » vont notamment permettre de vérifier le contrôle-commande, dernière étape avant le raccordement au réseau…
La composition du cabinet de la nouvelle ministre de l’énergie, Ségolène Royal, augure-t-elle d’un changement sur l’approche du nucléaire ? Après que Philippe Martin ait confié les clefs du Ministère à M. Rol-Tanguy (spécialiste de l’arrêt des réacteurs), la nomination de M. Jean-Luc Fulachier au poste de directeur de cabinet prouve que le vent tourne vite sur ces questions. En effet, on se souvient entre autre de ses jugements nuancés au poste de conseiller technique au Ministère de l’Industrie avec Christian Sautter.
Parallèlement, le chantier d’Olkiluoto avance grâce aux ingénieurs d’Areva et EDF et à la collaboration du finlandais TVO. Les travaux débutés en 2004 arrivent donc à leur terme ; après la pose du dôme, de la cuve, de la chaudière, des générateurs de vapeur, et des pompes, « la phase d’essai » a été enclenchée, pour le moment sans combustible. Si la date de la mise en service de l’EPR d’OL 3 n’est pas encore connue, les retours d’expérience permettront d’accélérer la construction des réacteurs de Taishan et Flamanville.
Au total, les opérations auront donc coûté 7,5 milliards d’euros soit près du double des estimations initiales. Cependant, Le Figaro rappelle « qu’il s’agit d’un prototype et que les dérapages en termes de coûts et de délais sont inhérents à ce type de projets d’envergure ». Des nouvelles rassurantes donc pour ce fleuron de l’industrie française, stratégique pour sa capacité d’entraînement sur le reste de l’économie.
Crédits photo : EDF