Le cas du charbon continue de tourmenter parfois les consciences et en prenant la calculette certains observateurs continuent d’additionner les coups de grisou. L’actualité en Turquie montre encore les difficiles conditions d’exploitation de quelques mines dans certaines régions du monde. Malgré ces tristes réalités, le World Energy Council et l’Agence Internationale de l’Energie considèrent que le charbon sera la première énergie du début du millénaire. Pour faire face aux défis de notre temps, l’industrie énergétique fait le choix de l’innovation, de l’autorégulation aux nouveaux procédés techniques, la solution réside encore dans le progrès…
A Ankara, le bilan du ministère de l’énergie se chiffre désormais en centaines de morts dans la catastrophe de la mine de Soma, à l’ouest de la Turquie. Dans certaines régions du monde, où les conditions de production échappent bien souvent à l’attention de tout contrôle, les drames de nos sociétés industrielles rappellent avec effroi la fragile condition humaine.
Tous les organismes spécialisés observent cependant une progression de la demande du minerai pour les années à venir. L’Agence internationale de l’Energie anticipe une progression de l’activité de 17% des centrales à charbon d’ici à 2035. De son côté, le World Energy Council estime les réserves disponibles, suffisantes pour couvrir les besoins au cours des 120 prochaines années.
Devant ce phénomène économique, expliqué en grande partie par la forte croissance chinoise et indienne, ainsi que la logique compensatrice de l’Allemagne et du Japon, les pouvoirs publics et les professionnels ont souhaité réagir. Ainsi, dans une tribune au HuffingtonPost, l’ancienne ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq, rend hommage à la Better Coal initiative.
Dans le cadre de la Better Coal initiative, les sept grands énergéticiens, DONG Energy, EDF, Enel, E.ON, GDF Suez, RWE, and Vattenfall militent auprès de l’OCDE « pour enrichir le corpus des normes internationales », à la veille du Forum mondial sur la conduite responsable des entreprises. En plus des progrès dans les étapes de la chaîne de production, les innovations techniques améliorent l’efficacité énergétique du procédé.
Parmi les solutions de l’offre française, la centrale ultra-supercritique construite en Chine parla coentreprise China Datang Corporation – EDF, permet notamment de porter le rendement à 43% contre 35% pour une centrale à charbon conventionnelle. En matière d’émission de CO2, cela représente 800g/kilowattheure soit moins que pour certaines centrales au gaz naturel. Parallèlement, on note que les techniques de « carbon storage » se développent pour diminuer l’impact des sites sur l’environnement.