C’était une proposition du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve au lendemain des attentats du 13 novembre. La création d’une application d’alerte en cas d’attaque sur le territoire. C’est fait, « SAIP » est disponible depuis ce mercredi 8 juin sur GooglePlay et Appstore. Elle vise à prévenir les populations en cas d’attentat et prodigue des conseils à suivre aux citoyens.
Avec un bon timing, puisqu’elle arrive juste au début de l’Euro, cette application est nommée « SAIP », ce qui veut dire « système d’alerte et d’information des populations ». Toute personne qui aura téléchargé « SAIP » pourra être alertée immédiatement sur son téléphone en cas d’attentat. Avec la géolocalisation, s’il rentre sur une zone à risques ou s’il y est présent, une alerte précise la nature du danger, et ce qu’il doit faire. Par contre, il ne peut pas signaler lui-même un attentat. Avec cette alerte, les autorités espèrent arriver à moins surcharger les numéros d’urgence des secours ou de la police. Comme souvent, la responsabilité de déclenchement de l’alerte sera du ressort des préfets. Ils pourront choisir d’envoyer les messages de façon plus au moins localisés autour du site concerné, dans un rayon de 300 mètres au minimum, jusqu’au département.
Pour des raisons de sécurité, le ministère de l’Intérieur et le Service d’information du gouvernement (SIG) ont voulu que cette alerte soit discrète. Pas de « bip » ni de « vibrations », mais une notification. Il s’agit d’éviter que d’éventuels otages cachés ne se fassent repérer par les terroristes lorsque l’alerte arrive sur leurs téléphones.
Un dispositif “innovant » ayant fait l’objet d’un dépôt de brevet a été utilisé pour éviter le stockage des données, même en cas de géolocalisation. Aucun nom, numéro de téléphone ou adresse IP, ne seront conservés, assure-t-on.
Au-delà des attentats, l’application pourra aussi servir en cas de catastrophes naturelles, type séisme ou tsunami, ou sur d’autres accidents, nucléaires, usine chimique, barrage hydraulique… « On peut imaginer s’en servir pour des épisodes de sécurité civile comme sur une crise routière ou neigeuse afin d’informer la population« , ajoute une source au ministère de l’Intérieur.
Crédit photo : portal gda