Il apparaît pour beaucoup, de plus en plus difficile de résister à cette envie irrépressible de répondre à tous moment, et rapidement à tous les messages que nous recevons. Le philosophe italien Maurizio Ferraris, appelle cela « la mobilisation totale ». Une dernière enquête révèle que cette fâcheuse tendance vient de plus en plus « hantée » nos nuits.
Il a déjà été établi, que l’intervalle moyen entre les vérifications de son smartphone est de 6 minutes. Cette tendance, envahie tout nos moments quotidiens. La nuit, elle non plus, n’échappe pas au carnage.
Une étude conduite par Deloitte, une société spécialisée dans des services d’audit, de consultation, de conseils financiers, de gestion des risques et de fiscalité à des clients donnés, indique que de nombreux utilisateurs de smartphones consultent leur appareil en pleine nuit. Cette utilisation, concerne la lecture des e-mails professionnels ou de certaines notifications.
L’étude a porté sur 4 000 personnes interrogées. Elle montre, que sans grande surprise la catégorie la plus exposée à ces consultations nocturnes, sont les utilisateurs âgés de 18 à 24 ans. La moitié d’entre eux, ont tendance à prendre leur terminal en pleine nuit, y compris pour des raisons non-urgentes, comme pour certaines activités de loisir, et bien sûr pour des raisons professionnelles. Au contraire, dans la catégorie des plus de 35 ans, ils ne sont que 14 % à avoir cette pratique.
La même étude démontre, que la première utilisation du smartphone est devenue très souvent le premier réflexe du matin, et suit en quasi-simultanée le réveil. Pour 52 % des personnes interrogées, il ne faudra attendre que 15 minutes après s’être levées, pour une première consultation. 86 % y ont recours dans l’heure suivant le réveil. Enfin, le cabinet ajoute que 58 % des sondés regardent leur smartphone 30 minutes avant de se coucher.
Pour expliquer cela, Maurizio Ferraris évoque la peur de l’exclusion. « L’appel téléphonique dans la nuit, pour aberrant que cela paraisse, ferait de moi une partie de l’humanité, et le croyant d’une religion partagée », écrit-il.
Il y aurait encore certainement, matière à d’autres réflexions, mais ce sera pour une autre fois. J’ai un texto en attente depuis au moins 50 secondes, on se rappelle.
Crédit photo : Texas photochick