Tout le monde, à un moment donné, s’est posé cette question. N’y a-t-il pas un moyen de pirater les machines à sous, grâce à des moyens techniques appropriés. Des hackers russes ont apporté la réponse en mettant au point une technique pour tromper le hasard.
C’est le magazine Wired, qui révèle toute l’histoire qui se situe dans un casino américain en 2014. Les responsables du casino détectent une anomalie comptable. La rentabilité des machines est analysée de près, et les gains effectifs sont soigneusement consignés par voie informatique. Soudain, les 2 et 3 juin 2014, les machines du casino ont offert beaucoup plus d’argent qu’elles n’en ont emmagasiné, sans jackpot. C’est ce que l’on appelle une aberration statistique.
Cela donne lieu, tout naturellement à une enquête. Celle-ci met en évidence les agissements étranges d’un Russe de 37 ans. Les images de vidéosurveillance montrent un comportement suspect avec son smartphone. Le manège se répète pour chaque nouvelle machine visitée, et dans plusieurs villes avec à la clé des gains substantiels.
Les machines de jeu sont étroitement vérifiées par les autorités qui certifient l’intégrité de chaque algorithme utilisé. On a recours à des générateurs de nombres pseudo-aléatoires (PRNG en anglais). Ces derniers multiplient les opérations à partir d’un nombre initial pour reproduire le hasard, en fonction de paramètres internes ou inhérents à l’électronique comme la fréquence de l’horloge interne de l’ordinateur.
Pour pouvoir intervenir sur ce système, il faut connaître le hardware de la machine, or la Russie a interdit les casinos et les jeux depuis 2009 et des milliers de machines à sous se sont alors retrouvées sur le marché noir. Certaines ont fini par atterrir entre les mains de hackers qui ont pu analyser les circuits imprimés des différents modèles de machines, et voir les failles.
Ce sont, certaines de ces machines revendues sur le marché noir russe, que l’on retrouve dans certains casinos aux États-Unis ou en Europe centrale. De fait, les pirates ont pu adapter une technique assez complexe pour mettre fin au hasard.
Pour chaque machine, l’image des rouleaux en train de tourner est envoyée par smartphone vers une équipe centrale, équipée d’une grande puissance de calcul. A partir des images d’une douzaine de parties normales, le programme pirate sait modéliser le moment précis où le tricheur doit appuyer sur le bouton pour avoir le plus de probabilité de gagner. Il envoie ainsi une notification (une vibration) sur le smartphone du joueur 1/4 de seconde avant le moment où il doit déclencher pour maximiser ses gains.
Ce pirate et ses compères, basés à Saint-Pétersbourg, ont depuis été arrêtés. Cependant, l’arnaque court toujours, car en 2015, à Singapour, une équipe tchèque a été arrêtée alors qu’elle utilisait le même procédé.
Crédit photo : saitowitz