C’est bien connu, dans le monde des affaires, une entreprise doit prendre des parts de marché, si elle ne veut pas disparaître, c’est grossir ou mourir. Facebook n’échappe à pas ce principe et le réseau a donc décidé de s’ouvrir à une nouvelle cible d’utilisateurs, les enfants. Actuellement, une nouvelle version plus sécurisée et limitée de son application Messenger est mise à disposition des parents américains possédant un iPhone, avant de l’étendre à l’ensemble des utilisateurs.
Le concept est simple, dès six ans les enfants qui sont déjà des internautes, pourront disposer de leur propre compte Messenger. C’est le résultat de cinq ans de mise au point pour cadrer avec la légalité. L’application finalement créée, « Messenger Kids », permet d’envoyer des messages, GIFs ou stickers, passer des appels audio ou vidéo, et utiliser des filtres et masques pour améliorer leurs photos.
Bien sûr, »Messenger Kids » maintient la création, et la gestion de ses comptes en priorité aux parents. Ceux-ci gardent également le contrôle du compte de leurs enfants, l’ajout d’amis et le temps passé sur l’application. Le service est dépourvu de publicité, et il est censé collecter un minimum de données sur les enfants. « Messenger Kids » dispose d’une option de signalement pour repérer d’éventuels incidents et prévenir les parents, par une notification. Une équipe de modérateurs humains a aussi été déployée. Près de 7 500 personnes devraient bientôt se consacrer à repérer les comportements inappropriés.
Les moyens mis en place sont importants, car il ne faut pas se leurrer, les enfants sont une cible de choix pour les réseaux sociaux. Cette catégorie d’âge est très active sur internet. Des études démontrent que plus de 90 % des enfants de 6 à 12 ans ont accès à une tablette ou à un smartphone, et 66 % disposent de leur propre appareil connecté. En 2011, 7,5 millions d’utilisateurs Facebook étaient ainsi en deçà de la limite d’âge autorisée, selon une étude du magazine mensuel américain Consumer reports. Tout ce joli petit monde se retrouvera dans la catégorie des futurs utilisateurs de Facebook une fois ados et adultes.
Près de 100 employés de l’entreprise travailleraient déjà à développer des produits et services destinés spécifiquement aux enfants et adolescents. Il s’agit d’éviter les erreurs d’autres géants du Web, qui se sont intéressés à cette catégorie d’âge. Les versions pour enfants n’ont pas réussi à suffisamment encadrer l’utilisation de leurs services pour éviter les failles et les procès coûteux qui s’ensuivent.
Crédit photo : Jean-Pierre Dalbéra