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Chez Riot Games, on ne fait pas que jouer, on « harcèle » aussi

La situation est assez inédite, non pas pour le fait que des gens manifestent et font grève, nous autres français, on en a vu d’autres, mais parce que cela se passe aux États-Unis et dans l’industrie du jeu vidéo. En général, c’est plutôt le mot « fun » qui revient lorsque l’on évoque le développeur de jeu Riot Games. Pour plus de 150 employés de Riot Games, c’est le mot harcèlement qui s’impose actuellement.

Depuis maintenant de nombreux mois, le développeur de League of Legends fait face à une montée de contestations et de prise de parole concernant le maintien d’une certaine culture sexiste.

Globalement, les dessous du monde de l’internet font l’objet de nombreuses dénonciations. Loin des clichés d’un monde open, cool et tendance, l’envers du décor semble bien moins reluisant. Dans une floraison d’enquêtes, celle menée par le site Kotaku intitulée Inside the Culture of Sexism at Riot Games, a fait du bruit et clairement changé l’ambiance dans la boîte. Cette enquête a révélé sous couvert d’anonymat, des cas de discrimination à l’embauche, de différences de salaires, mais également de plafond de verre empêchant les femmes salariées d’accéder à des postes à responsabilités, voire certains cas de harcèlements.

Au milieu de tout cela, Barry Hawkins, n’a pas voulu rester anonyme et il a accusé le studio d’enfreindre la loi californienne sur l’égalité des salaires. Cinq plaintes, ont depuis donné lieu à des licenciements.

Dans ces cas-là, les grosses boîtes pour ne pas trop ébruiter l’affaire, ont recours à un arbitrage privé avant un procès. Cet arbitrage privé est bien légal, mais n’étant pas un juge, l’arbitre n’a pas à appliquer le Code pénal. D’ailleurs, il n’y a pas non plus de jurés neutres, ni de rapport public de l’entretien. Après avoir épuré les cas les plus défavorables, Riot Games annonce ne plus appliquer dorénavant cet arbitrage privé pour les autres plaintes et qu’elles seraient donc directement traitées en justice, mais sans application rétroactive en ce qui concerne d’anciens ou d’actuels salariés.

Et c’est la goutte qui a fait déborder le vase, car c’est précisément ce point-ci, contre lequel les 150 grévistes ont manifesté sur le campus de Riot à Los Angeles. Jocelyn Monahan, figure de proue de ce mouvement, a annoncé que les grévistes laissaient à Riot jusqu’au 16 mai prochain pour réagir à propos de ses clauses arbitraires, sous peine que leurs actions ne se renforcent.

Crédit photo : Chris Yunker

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