Savoir et vouloir savoir, c’est déjà un grand pas vers la résolution de problèmes. En effet, il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. C’est sur cet adage, que le think-tank français The Shift Project s’appuie pour proposer Carbonalyser, un outil qui traduit en équivalent CO2 vos activités sur la toile.
Petite comparaison, à parcourir 150 mètres en voiture et visionner 4 minutes de vidéo sur YouTube correspond à la même chose pour l’environnement. Or, si nous sommes conscients de l’impact de la voiture, regarder une vidéo nous apparaît bien plus innocent. Pour certains « accros » de l’informatique et des réseaux sociaux, cela peut faire un peu réfléchir. L’impact carbone de nos activités numériques, est loin d’être négligeable.
Mettre des chiffres sur une consommation « invisible »
Carbonalyser, est un programme qui comptabilise le nombre d’octets qui transite via votre navigateur et votre temps passé sur Internet. Ensuite, il calcule la consommation électrique qu’a nécessitée votre utilisation d’Internet, dès que vous appuyez sur un bouton. Cela concerne, le fonctionnement de smartphone, ordinateur portable, tablette, et toute la chaîne qui se met en branle. Cela comprend les centres de données et toutes les infrastructures nécessaires. Carbonalyser affiche cette consommation électrique et le convertit en émissions de gaz à effet de serre et donne l’équivalent en distance que cela revient à faire en voiture.
Même si tout ceci reste très global, il convient de ne plus dire « je ne savais pas ». Or, pour The Shift Project, c’est une étape primordiale pour amener plus de prise de conscience à propos de nos usages.
Pour The Shift Project, le but est de participer à l’atténuation du changement climatique et la réduction de la dépendance de l’économie aux énergies fossiles. Le numérique, émet aujourd’hui 4 % des gaz à effet de serre mondiale, soit davantage que le transport aérien civil, précisait en juillet The Shift Project dans un rapport. Le seul streaming vidéo annuel représente l’équivalent des émissions de CO2 d’un pays comme l’Espagne.
La fabrication de nos équipements est aussi dans le collimateur
Il n’y a pas que l’utilisation qui est en cause. La fabrication est aussi à repenser, car les trois-quarts de l’empreinte environnementale du numérique se joue avant, dans la fabrication de nos équipements. Celle-ci entraîne et accélère l’épuisement des ressources. A ce sujet, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) rappelle, « plus on miniaturise et complexifie les composants, plus on alourdit leurs impacts sur l’environnement, ces composants complexes exigeant beaucoup d’énergie, des traitements chimiques et des métaux rares ».
Cependant, la course à la nouveauté qui préside actuellement, empêche toute réflexion et action en ce sens chez les acteurs du numérique, comme dans celui des utilisateurs. Au contraire, les fabricants vont lancer une nouvelle vague de renouvellement de nos équipements.
Crédit photo : Culture numérique